jeudi 7 mai 2015

Pratiquer la méditation médicale...

Prête pour deux heures de méditation en coin de lac. Arrivée à 7/10. Prendre un selfie.

Mon visage me fait la vie dure et une migraine l'enrobe. Mais, derrière les lunettes fumées qui protègent ma névralgie oculaire, rien n'y parait...

J'ai commencé la méditation médicale il y a un an. La première fois durant 5 minutes en me disant que je n'avais rien à perdre...

Un an plus tard, j'ai gagné le plaisir de retrouver le contrôle de mon esprit. Et je peux méditer deux heures sans problème. Ça fait toujours très mal mais cela me parait plus facile à assumer.

Mes douleurs neuropathiques n'ont pas disparues mais j'ai retrouvé mon esprit. Je me rappelle qui je suis sous la douleur constante. J'ai commencé, la première fois, un jour de paroxysme avec les méditations de Frederick Dionne ciblées pour la douleur chronique. Je l'avais vu en conférence et j'avais eu plein de "Aha moment"...

J'ai appris avec lui le principe de l'observateur sage, capable de mettre une distance entre l'âme et la douleur. Un principe avec lequel je débute toutes mes méditations. Puis j'en ai eu un peu marre de ne tourner qu'autour la douleur et je suis passée à la méditation pleine conscience, aussi recommandée pour la douleur chronique.

J'aime méditer en sanskrit avec Deepak Chopra. Mais rendu où j'en suis je peux méditer seule n'importe où...

Durant l'automne dernier j'ai conjugué trois mois de physiothérapie intensive avec trois mois de méditation intensive. En plein air. Ce fut comme une retraite méditative. À la fin de l'automne, je méditais 4 à 5 heures par jour. Cela m'à aidé à survivre aux douleurs ultra pas cool de la physio intensive.

Dans la méditation pleine conscience que je pratique, l'idée est d'aller dans l'espace entre les pensées. Et ce n'est alors pas un vide que j'y découvre mais l'esprit libre à l'état pur. C'est là que je me reconnecte...

Sauf en paroxysme. Quand je vais en cet espace particulier à 9 de douleur, je perds conscience. Et c'est la meilleure chose qui peut m'arriver en cet état là!

Mais ce que je trouve le plus fascinant c'est comment ces séances de méditation éclairent la vision. Au bout d'une heure de méditation, en plein air, les yeux fermés, j'ouvre les yeux et la texture du paysage a changé... tout semble plus net, plus clair, plus beau...

J'ai pas mal réfléchi à cette sensation étrange et je pense que c'est parce-que la douleur, comme la dépression ajoute un voile trouble à la vie dont on a plus vraiment conscience. Comme lorsque la tristesse ternit le monde qui l'entoure...

Les 30 premières minutes de méditation en douleur sont toujours les pires. C'est là où le réseau nerveux hyperactif se défoule. Je dois affronter la douleur de face, en ses quartiers invisibles, et passer au travers les spasmes, courants électriques et autres sensations joyeuses. Ça déchire! Mais je persévère pareil.

Deux heures de méditation plus tard, j'ai pu assez détendre le réseau nerveux du visage pour le sentir moins contracté. Il s'est calmé le pompon. Cela aide à ce que les sensations de douleurs soient moins aiguës.

Comme j'avais une bonne migraine, j'ai aussi testé une méditation de guérison qui apprend à contrôler ton flux sanguin. En envoyant celui-ci dans les mains, c'est supposé décompresser la cervelle. Je dois avouer que ma migraine s'en est trouvée atténuée...

Au final quand la Miss est revenue de l'école, je me sentais en paix avec la douleur, j'étais passée de 7 à 6 et je pouvais mieux interagir avec elle. J'étais plus patiente et moins stressée. Et j'avais assez de courage pour me dire que je serais capable d'aller au PiYo ce soir... 

Même si cela me demandera de prendre mon courage à deux mains et deux pieds. J'irai. Parce-que je le dois. En cette voie de mieux-être où je me suis engagée. Même si ça fait un mal de chien.

Malheureusement les bienfaits physiques de la méditation ne durent pas. Une heure plus tard, le côté atteint du visage recommence à se contracter et la douleur remonte subtilement mais sûrement.

À ce rythme là, je devrais être revenue à 7 d'ici ma prise de médicaments du soir. Juste avant le PiYo... le PiYo juste après ma dose de morphine.

Cependant, je réalise clairement, alors que remonte la douleur en son échelle, que si je n'avais pas fait cette longue méditation je serai sûrement montée à 8 d'ici 4 heures, j'aurais moins pu bavarder avec la Miss, j'aurais été de très mauvaise humeur et je n'aurais plus trouvé le courage du PiYo...

À noter que cela a aussi fait assez descendre les nausées de douleur pour que je sois capable de manger un peu... ‪#‎winning‬

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