vendredi 10 avril 2015

Grimper la montagne...


Hier, il faisait jour en arrivant au PiYo. Pour la première fois depuis que j'en ai commencé la discipline hebdomadaire (en ma première session d'hiver)...

En cette discipline je revendique mon tapis noir, à deux carrés volés dans la salle de jeu de la puce, mais oh! combien plus moelleux que les tapis traditionnellement dédiés à la chose.

Hier, une autre fois, je suis allée au PiYo en ramassant mes miettes de face. Puiser la force au coeur même de l'épreuve à traverser. Retrouver mes amies Manon et Vanou adoucit le tout. Leur présence et amitié attisent la force.

Commencent les quinze minutes de réchauffement et je sens la mémoire de la première saison passée en mon corps.

Je m'étonne même de pouvoir faire, les doigts dans le nez, une série que je trouvais #Whathefuckisthat à mes premiers cours. En cet élan, je trouve le courage de traverser les doux malaises et symphonies de sensations ultra désagréables en ma face.

Mais c'est une joie vite refroidie. Ceci n'était que le réchauffement. Commence la deuxième session printanière et ses séries accélérées #Whatthefuck et je comprends que loin d'être sortie du bois, je ne fais qu'y pénétrer plus profondément...

Je sue comme comme je n'ai pas sué depuis le soleil d'Anguilla. #Toxinpurge Et même si je pratique une version subtilement modifiée (raison médicale oblige) je fais mon meilleur 70% de l'heure. Le reste du temps, j'instagramme, m'étire la face et micro-médite.

Je me dis que cet effort n'est pas un investissement à court terme. À court terme c'est une torture. Mais c'est un investissement à long terme. Visant à cultiver les formes et forces nécessaires pour survivre à la galère dans laquelle m'entraîne mon nerf facial dègradé.

Je rentre "mourue" mais fière avec une douleur mutée et non diminuée.

Comme j'ai passé la semaine à diminuer la morphine, pour donner une pause aux nausées récurrentes, je réalise, après ma douche, combien que j'ai trop étiré l'élastique. #fucklamarde

Je me rappelle alors combien je rêve  d'un punching ball. Quand la douleur aiguë me cisaille si bien le visage et la cervelle qu'elle réveille la bête hurlante, qu'elle fait rejaillir en mon sang cette humanité primitive qui truciderait tout sur son passage. Je rêve d'un punching ball en ma chambre.

Je prends ma dose du soir, la plus lente et constante et j'attends... en fanstasmant de ce punching ball invisible qui apaise mes pensées foudroyées. La nuit sera longue. L'homme est aimant.

Au creux de la nuit blanche, glace sur face, pour changer les douloureuses idées de place, je me concentre sur celles, musculaires, nées de cette nouvelle séance de PiYo.

Celles-ci font partie de ce que les scientifiques désignent comme des douleurs positives. Ce sont des douleurs d'athlètes, de celles qui font grimper des montagnes...

1 commentaire:

  1. Te dire Oh combien j'aime tes textes, moi qui vit si loin de toi (Sud de la France) mais si près de tes phrases, en ces douleurs chroniques insupportables qui donnent une autre couleur à la vie. Te dire, oui je te tutoie, comme je tutoie ma douleur, comme pour la tenir à distance tout en la faisant mienne. Je lis tes textes et je m'étonne qu'ils ne soient pas encore réunis dans un livre, accessible au grand public, à la vue de tous les mieux portants, à la compréhension de toute une humanité qui ne sait pas ce que sont nos épreuves, seconde après seconde. Quel souffle que ta prose! Quelle force me donne ton chemin parcouru et en devenir...Mille mercis et à très vite, car je suis une fidèle lectrice!
    Marion Robert

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